Les jardins thérapeutiques

La nature peut être source de bienfaits pour des patients atteints de maladie chroniques ou de handicaps. Grâce à la pratique du jardinage ; l’hortithérapie qui formalise des pratiques de soins menés par des professionnels formés, et la création de jardins thérapeutiques. Qu’il s’agisse de jardins situés dans des hôpitaux ou dans des établissements médico sociaux, ils apportent aussi une dimension d’ouverture vers le monde extérieur essentielle à préserver. La simple présence d’un espace vert, même très attrayant, si elle s’avère bénéfique dans de telles structures, ne correspond pas à un jardin thérapeutique; pour être thérapeutique, celui-ci doit faire l’objet d’une conception adaptée qui intègre les objectifs de soins. Parmi les principaux effets bénéfiques des jardins en milieu hospitalier :
- Ouverture vers le monde extérieur
- Facilitateur d’exercices physiques
- Sentiments d’évasion, de distraction
- Amélioration de l’humeur
- Diminution du stress et de l’anxiété
- Mobilisation des capacités de résilience
La conception d’un jardin thérapeutique doit être adaptée aux objectifs de soins et aux personnes et patients susceptibles de l’utiliser ; ainsi les recommandations diffèrent-elles selon qu’il s’agisse d’Hôpitaux psychiatriques, gériatriques, pédiatriques, de centres anti cancéreux, ou de structures de soins non hospitalières : EHPAD, centres de jour, unités Alzheimer. Une coopération multidisciplinaire et transversale est la clef pour rédiger un cahier des charges en commun dans la bonne compréhension des objectifs et contraintes spécifiques de chaque profession, du jardinier, au médecin et au directeur de l’établissement… afin d’atteindre l’objectif d’un jardin véritable support de soin. Une évaluation des potentialités du lieu, de l’établissement, des possibilités d’entretien du jardin, des besoins des patients, résidents, équipes et visiteurs sont un préalable indispensable à la création d’un jardin adapté à ses objectifs et à sa pérennité.

Cette démarche d’évaluation doit se poursuivre après la phase d’aménagement pour vérifier la satisfaction des différents partenaires et s’adapter au plus près du projet de soins dans son évolution. Dans le champ spécifique de la maladie d’Alzheimer, nombre de travaux attestent de l’intérêt particulier de jardins thérapeutiques notamment face aux troubles psycho comportementaux dont sont affectés près de 80% des patients au cours de l’évolution de leur maladie. L’existence d’un jardin thérapeutique est d’ailleurs à présent inscrite au cahier des charges des nouvelles unités spécifiques en cours de création par le Plan Alzheimer 2008-2012 que sont les Unités Cognitivo Comportementales (UCC) et Unités d’Hospitalisation Renforcées (UHR). Cependant même dans ce domaine en plein essor, l’enquête menée par le comité de pilotage du Plan en octobre 2011 dans les 43 premières UCC déjà en fonctionnement, montrait que seules 7 d’entre elles s’étaient dotées d’un jardin thérapeutique.

La diffusion des connaissances, des recommandations et le partage des expériences acquises est donc de mise pour atteindre dans ce domaine les objectifs fixés par le Plan. La conception du jardin doit s’appuyer sur une parfaite connaissance des troubles cognitifs et psycho comportementaux des patients, mais aussi sur celle des capacités le plus longtemps préservées. A partir des travaux de neuropsychologie, dans le domaine de la réhabilitation cognitive, il importe que le jardin offre au delà d’un simple espace de déambulation sécurisée, un enrichissement sensoriel, une structuration de l’environnement, des repères spatio-temporels.
